Activons le « réflexe 112 » dans tous les États membres de l’Union


Depuis le 15 décembre,
le 112  (numéro unique d’appel d’urgence) est fonctionnel dans
l’ensemble des 27 pays membre. Il est désormais possible de contacter
les services d’urgence à partir de n’importe quel point du territoire.

L’accessibilité
du service est désormais complète, juste avant la période de Noël où
des milliers de personnes vont voyager entre les États membres de l’UE
pour rendre visite à leur famille ou profiter des sports d’hiver.

Rappels sur le fonctionnement et l’utilité du 112.

Le 112 a été mis en place en 1991 en tant que numéro unique d’appel d’urgence pour tous les pays membres de l’Union.
Jusqu’à
présent, 26 des 27 Etats membres ont introduit la possibilité d’appeler
le 112 à partir d’un téléphone fixe ou mobile sur leur territoire. La
procédure d’infraction, qui était en cours contre la Bulgarie « pour
défaut de disponibilité du 112 »,  a finalement porté ses fruits en
actant la mise en place du service dans le dernier pays européen non
accessible.

Instauré pour  faciliter la tâche de tous les européens
en déplacement sur le continent, le numéro européen ne remplace pas
mais s'ajoute aux numéros nationaux d'appel d'urgence déjà existants.
En France, le 112 est dirigé selon les départements, vers les
sapeurs-pompiers (18) ou vers le SAMU (15). Il peut être composé depuis
un poste fixe ou un portable, y compris dans ce dernier cas, si le
réseau est saturé ou si l’appareil n’a plus d’unité. Enfin, pas besoin
du code PIN non plus pour appeler le 112.

Lorsque vous composez le
112, l’opératrice en ligne parlera l’anglais ainsi que la langue du
pays  d’où vous l’appelez. La Commission européenne se manifeste pour
augmenter le nombre de langues d’assistance, ce qui constitue une
obligation juridique.

Dans la plupart des pays européens, à
l'exception de l'Italie, de la Lituanie, des Pays-Bas, la Pologne, la
Roumanie et la Slovaquie qui sont tous sous procédure d'infraction, un
appel au 112 via un téléphone portable permet même de localiser le lieu
d'appel et d'envoyer ainsi plus rapidement les secours.

 
 
Un manque d’utilisation des citoyens européens dommageable

 Malgré
l’ancienneté et l’efficacité de ce numéro d’urgence, son utilisation
par les citoyens européens reste marginale et ce majoritairement à
cause d’une absence ou d’une insuffisance de connaissance du
dispositif. Selon la Commission, 22 % des Européens seulement savent
qu’ils peuvent en cas d’urgence avoir recours au 112. On est donc bien
loin du « réflexe 112 » qui était pourtant l’objectif de son instauration.

C’est
principalement au Nord de l’Europe que nous trouvons les « bons élèves
». A titre d’exemple, 48% des Estoniens qui ont appelé un numéro
d’urgence au cours des cinq dernières années, ont composé le 112. Cela
n’a été le cas que pour 29% des Français, 24% des Allemands, 23% des
Espagnols et… 13% des Maltais.

Les États membres appelés à mieux faire connaître le numéro d’urgence

Pour palier à ce manque de notoriété et activer le « réflexe 112 », la Commission a lancé son propre site internet pour expliquer aux Européens ce qu'ils peuvent attendre du numéro européen.

Autre
initiative médiatique de la Commission européenne : le lancement le 11
février (11/2 !) d’une « action de sensibilisation » sur le… 112, clin
d’œil sympathique mais la visibilité de cette journée n’est pas
fantastique.


Récemment, la Commission européenne a reproché aux
Etats membres de l'Union Européenne de ne pas avoir suffisamment
médiatisé le numéro européen d'appel d'urgence, le 112. "Il appartient aux Etats membres de faire la publicité autour de ce numéro, mais ceux-ci n'ont pas bien fait leur boulot" a reproché Viviane Reding,
Commissaire européenne en charge des Télécoms. Au delà de ses
interventions,  la Commission invite les Etats membres à déployer de
leur côté des efforts en ce sens. Mettre les citoyens au courant de
tels services relève de la responsabilité des administrations
nationales.

C’est ce genre de défaillance d’information et de
vulgarisation des moyens et règlements en place au niveau européen que
la Député européen Alain Lamassoure a mis en avant dans son rapport sur l’amélioration de l’application du droit communautaire aux citoyens,
demandé par Nicolas Sarkozy. Pour palier ce frein au lien de chaque
citoyen à l’Europe, le Ministre a préconisé la mise en place de « référents européens ».
Il s’agirait de relais nationaux, régionaux et locaux d’information
formés sur tous ces bénéfices pratiques de l’UE, une interface pour
combler le fossé persistant sur les questions européennes entre la
théorie et la pratique. Cette déclinaison de la réalité européenne au
plus près du citoyen serait le meilleur moyen de faire converger le
droit communautaire avec le pragmatisme populaire et ainsi réveiller
les consciences d’européens à la confiance évanescente.

Caroline Morard
Responsable du Groupe Santé & Sport