Quel exécutif européen?

Jean-Paul_Gauzes Après une période d'interruption pour permettre à la nouvelle législature de se mettre en place, les Lundis de l'Europe sont de retour. C'est Jean-Paul Gauzès, Député européen du Nord-Ouest, membre des Commissions des affaires économiques et monétaires et de l'agriculture et du développement rural qui inaugure cette nouvelle saison.
Nous lui avons demandé ce que le Parlement européen attendait de ces prochains interlocuteurs, la nouvelle Commission et le Président du Conseil européen.
(NB: La réponse de Monsieur Gauzès nous est parvenue avant l'élection de Monsieur Van Rompuy)

Le Traité de Lisbonne va entrer en vigueur au 1er décembre 2009, soit deux ans après sa signature, le 13 décembre 2007, par les 27 chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union européenne.

Une nouvelle Commission européenne est en cours de désignation. Son Président, José Manuel Barroso a été réélu pour un second mandat avec le soutien du Parti populaire européen (PPE) par le Parlement européen, le 16 septembre 2009.

Le Parlement européen procédera à l'audition des futurs Commissaires en janvier 2010. Chaque commission parlementaire sera chargée d'évaluer les Commissaires pressentis qui seront en charge des dossiers qui relèvent de sa compétence.

Pour ma part, j'interrogerai les Commissaires dont le portefeuille concernera les deux commissions parlementaires dont je suis membre à savoir la commission affaires économiques et monétaires (ECON) et la commission agriculture et développement rural (AGRI).

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Un petit goût d’Ancien Régime

La nomination de M. Herman Van Rompuy et la
Baronne Catherine Ashton aux postes créés par le Traité de Lisbonne ainsi que
la composition de la nouvelle Commission européenne ont offert un spectacle
profondément affligeant. Tant par ses manifestations que par ses silences. Les
spéculations sont allées bon train, avec un degré de légèreté et d'incertitude «
gourmande » impropres à la gravité du sujet. Surtout, l'absence d'information,
y compris dans les milieux bruxellois, traduit l'étrangeté du processus, en
l'occurrence des conciliabules dignes du Congrès de Vienne ! Silence, les
Grands décident et que le bon peuple retienne son souffle !

Constatons et regrettons tout à la fois que
cette méthode semble être conforme à la tradition bureaucratique opaque de
l'UE. En effet, si le contexte des années 1950 a nécessité un fonctionnement
plus technocratique que politique, néanmoins il veillait à assurer une certaine
cohésion entre les États membres fondée sur le principe d'égalité. Ici, nous
assistons à un morcellement de l'UE sous forme de coalitions diverses : le
couple franco allemand, la Grande-Bretagne et les Pays nordiques, les nouveaux États membres, etc. Au terme de ce processus, il n'est pas exclu que certains
gouvernements nourrissent quelques ressentiments à l'encontre du choix des
heureux élus. 

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Le mur et la force magnétique de l’Europe

Chute_Mur_Berlin Si de toute l'histoire du continent européen, on ne devait retenir que dix images, celle de la chute du mur de Berlin et des milliers d'Allemands de l'Est passant à l'Ouest en ferait partie. Au côté de quelques autres, elle symbolise l'aspiration irréductible à la liberté. Le mur de Berlin qui tombe, c'est la fin d'une époque qui commence. Un choc géopolitique immense qui redistribua les cartes du monde, comparable de par son ampleur à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, qui mit fin au Moyen-âge et ouvrit la voie de la Renaissance. Mikhaïl Gorbatchev dira plus tard « qu'en 1989, l'histoire est sortie de ses gonds ». Tout est allé très vite, depuis les cris de la foule du 7 octobre 1989, qui scandait des « Gorbi, Gorbi », devant un leader soviétique aussi froid qu'indifférent devant les parades qui commémoraient les quarante ans de la RDA. Un mois après, le mur tombait.

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Voyage d’étude en Suède – 22-25 Octobre 2009

« La Suède est un membre de l'UE loyal mais pragmatique »

Suede-logo L'Atelier Europe, conformément à sa vocation d'échanges et de dialogue, s'est rendu à Stockholm dans le cadre de la Présidence suédoise de l'Union européenne (« PSUE »). Ce séjour a permis à notre équipe de rencontrer plusieurs conseillers du Gouvernement suédois engagés dans les dossiers prioritaires de la Présidence, soit : l'énergie, l'environnement, la stratégie pour la Baltique et les questions institutionnelles européennes.
Ce séjour suédois fut d'une nature bien différente du voyage d'étude que nous avions fait pendant la Présidence tchèque de l'UE. Ici, point de passions contrariées, de ressentiment et d'esprit de revanche, résultant d'une histoire complexe au souvenir vivace. La Suède s'enorgueillit bien au contraire du caractère modéré de ses habitants. Un havre de paix au cœur de la civilisation occidentale, en somme. Il est loin le temps des vikings conquérants ou des mercenaires sanguinaires que toutes les monarchies d'Europe convoitaient au cours du Grand Siècle! L'atavisme guerrier de ce peuple semble avoir sombré avec le Vasa, curieux reliquat d'une gloire lointaine.
Bienvenue au cœur d'une nation pacifiée et paisible, donc. Point de violence, de stress ou de toute forme d'agression propre à la modernité. L'autochtone est accueillant, quoique peu expansif, et tout semble étonnamment harmonieux pour un l'esprit latin. Charme de la « Beauté froide ». Flâner d'île en île dans cet archipel flamboyant en cet automne doux constitua sans doute le morceau de choix de ce séjour scandinave. La mer est ici reine et comment ne pas comprendre la tradition maritime de ce pays quant sa capitale invite, en tout lieu, au grand large ? De même, nous devinons des représentations mentales dignes d'une thalassocratie, à l'image de la Grande-Bretagne, référent politique et culturel de la Suède depuis la deuxième guerre mondiale.
Et l'Europe dans tout ça, me direz-vous? Eh bien, nous en finirions presque à oublier l'objet de notre venue. Certes, l'abondance des bannières étoilées nous rappelle au souhait de la Suède de se positionner comme un bon élève de l'UE. Néanmoins, on ne ressent pas d'attrait particulier et foudroyant pour l'Union. Ses habitants ont fini par l'accepter sans grande passion pour autant. Un trait culturel qui montre peu de goût pour les postures démonstratives, sans doute. Toutefois, il est clair que la Suède, avec ce tropisme du grand large que nous évoquions plus haut, se projette bien au-delà de l'Europe. Son terrain de prédilection, c'est clairement le monde, et notamment les Nations-Unies où elle jouit d'un prestige rare. Pour comprendre le positionnement de ce pays, il est utile de revenir sur la genèse de l'entrée de la Suède dans l'UE.

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À la rencontre de la Présidence suédoise

Suede-logo Après Prague, l’Atelier Europe poursuit son tour des capitales européennes qui ont en charge la Présidence de l’Union. Cette semaine, l’équipe de l’Atelier est donc à Stockholm. Objectif : dialoguer avec des personnalités impliquées dans les affaires européennes, afin de prendre la température de cette Présidence. Face à un programme ambitieux, où en est-on en termes de réalisations concrètes à presque mi parcours de cette Présidence ?

 

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