irlandais, veto polonais, hésitations tchèques, sondages négatifs, la
PFUE voit ses débuts chahutés. Ses priorités sont-elles compromises ?
Monsieur le Député européen Alain Lamassoure nous répond.
Non
: personne ne les a contestées. La défense de l'Europe, la maîtrise de
l'immigration, la sécurité énergétique, la lutte contre les changements
climatiques, la sécurité alimentaire sont à la fois des sujets
essentiels, qui sont perceptibles par tous les citoyens, et pour
lesquels le traité de Lisbonne nous donnera les moyens de prendre les
décisions d'application rapidement une fois qu'un accord politique sera
intervenu pendant la présidence française ou dans l'élan de celle-ci.
En même temps, l'aggravation des crises énergétiques et alimentaires ne
peut qu'inciter les dirigeants européens à accélérer leurs travaux.
Il
est difficile de mesurer les conséquences du référendum négatif de
l'Irlande. Le Conseil européen a sagement invité les autres pays à
achever leur ratification du traité de Lisbonne, et a donné un gros
trimestre aux dirigeants irlandais pour préciser à quelles conditions
leur pays pourrait donner le feu vert au traité. Personne n'imagine que
l'Irlande puisse persister dans une position de blocage, alors même que
80% des électeurs interrogés au lendemain du vote ont exprimé le
souhait de voir leur pays demeurer au cœur de l'Union. Mais tant que la
ratification n'y est pas achevée, il sera difficile de lancer de
nouvelles initiatives politiques fortes, qui risqueraient d'être prises
comme prétexte par les anti-européens, comme cela a été le cas chez
nous, en 2005, avec la directive Bolkestein.
Les propos à
l'emporte-pièce tenus par les présidents polonais et tchèques sont
moins redoutables : ce sont des pays où le pouvoir exécutif est aux
mains du gouvernement, non du chef de l'État.
L'essentiel est
que notre Président de la République puisse insuffler sa formidable
énergie à la lourde machine européenne pour la remettre en mouvement
sans attendre le nouveau traité.
L'Atelier
Europe remercie chaleureusement Monsieur le Député européen pour sa
participation aux Lundis de l'Europe, ainsi que pour sa disponibilité
et l'aide qu'il lui apporte.
Nous vous invitons à le retrouver sur son site.