Vigie2012 : un exercice de vigilance salutaire !

L'Europe est aussi un sujet technique, nul ne peut le nier, et il pourrait difficilement en être autrement, sauf à nier l'état de droit, d'une union économique et politique à 27, composée d'Etats souverains mais qui ont accepté de transférer une partie de l'exercice de leur souveraineté à des institutions supranationales. 

Les jeux de pouvoir entre la Commission, le Conseil et le Parlement, les règlements et directives (votées à Bruxelles par le Parlement européen et le Conseil des Ministres, sur proposition de la Commission, puis transposées en droit national par les parlements nationaux), tout cela constitue des mécanismes complexes.

La critique de cette complexité est légitime, mais tout comme est légitime la défense d'une construction certes sophistiquée mais qui reflète de délicats équilibres entre pouvoirs nationaux et européen, entre citoyens et gouvernements, entre efficacité et légitimité.

Or, trop souvent les décideurs politiques nationaux abusent de la méconnaissance de la mécanique bruxelloise pour la caricaturer à dessein pour en présenter une vision partielle, et souvent partiale, inexacte voire parfois franchement mensongère.

Pour lutter contre cette désinformation, l'Atelier Europe s'emploie à la dénoncer dans sa rubrique C'est FAUX! qui lui a déjà permis d'épingler les approximations de Monsieur Mélenchon, Monsieur Montebourg, Madame Le Pen, Monsieur Zemmour, etc. L'Atelier Europe avait également signalé la page de la Commission européenne où sont répertoriées les allégations parues dans la presse les plus grotesques.

Aujourd'hui, l'Atelier voudrait signaler l'excellent travail mené par le site Vigie2012 qui répertorie les différentes interventions des candidats à la présidentielle sur l'UE, en quantité et en qualité. 

Le travail est salutaire tant il permet de distinguer les candidats globalement honnêtes intellectuellement de ceux qui, sans sombrer dans le mensonge, s'accommodent d'approximations coupables (comme Monsieur Mélenchon qui caricature les réformes allemandes en matière de marché du travail) et de ceux qui mentent effrontément, comme Monsieur Dupont-Aignan (lequel affirme que bientôt Bruxelles décidera des impôts alors que la politique fiscale n'est pas communautarisée et ne pourrait l'être que par un traité adopté à l'unanimité) ou Madame Le Pen (qui conclut du fait que la France verse 20 milliards d'euros au budget de l'UE et en reçoit 13, que la différence est pour les eurocrates (pourtant les dépenses de personnel ne représentent que 7% du budget de l'UE contre environ 50% du budget de la France), et fait mine d'oublier les fonds structurels, l'aide au développement, les projets de recherche financés directement par l'UE… ).

Souhaitons qu'un tel effort se poursuive durablement et en tout cas au-delà de la présidentielle.

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