Un Edito sur l’Europe par François Guéant

L’Europe n’est plus un projet,
c’est un héritage

Pensons l’Europe autrement !

Le 9 mai, nous fêterons officiellement l’Europe.
Trois semaines plus tard, le 29 mai, on se souviendra qu’il y a un an les Français ont voté contre le traité établissant une constitution pour l’Europe. Parce que la crise ouverte par ce non exprimé à une large majorité souligne aussi celle que traverse la vie politique française, il faut entendre ce que les Français ont dit le 29 mai. On a beaucoup entendu parler, lors de la campagne référendaire, de projet européen alors que, pour la génération qui a trente ans aujourd’hui tout particulièrement, l’Europe n’est plus un projet, mais d’abord un héritage. Penser l’Europe autrement, parce que l’enjeu suppose qu’on l’aborde sans tabou et que l’on exige des propositions. En voici trois :

1- Redonner du sens à l’aventure communautaire sous l’angle du patriotisme économique européen. L’Europe inquiète, alors
qu’elle a été conçue pour protéger et défendre nos intérêts par rapport aux autres grandes régions du monde. C’est la raison d’être de l’Union.

2- Repenser les objectifs fixés à la Banque centraleeuropéenne dont l’horizon ne peut se limiter à la stabilité des prix mais doit, à l’instar de la Federal Reserve américaine, intégrer les enjeux de croissance et d’emploi.

3- Engager la réflexion qui s’impose sur l’élargissement et les frontières. Se dispenser de fixer des frontières à l’Europe, c’est
prendre le risque de diluer l’idée européenne en tant que telle. Après l’arrivée prévue, en 2007, de la Roumanie et de la Bulgarie, on pense aux pays de l’ex-Yougoslavie comme la Croatie, mais aussi à la Macédoine.
Enfin, la question des frontières est aussi celle de nos relations avec les pays voisins comme l’Ukraine ou la Russie : quels partenariats stratégiques ? Pensons l’Europe autrement en effet, pour, d’un héritage, en faire à nouveau une aventure collective.

François Guéant
,
délégué national des Jeunes Actifs UMP