L’Euro un frein à la croissance?

Si
la crise a bien montré que l'Euro a permis à certains États de l'Union
de ne pas faire faillite (la France pourrait être dans le lot), l'Euro
ne sera t-il pas un frein pour la relance de la croissance ?

Monsieur le Député européen Jean-Paul Gauzès, Membre de la Commission des affaires économiques et monétaires nous répond.

L’Euro
a fêté ses dix ans en janvier 2009. L'euro est la monnaie officielle de
plus de 325 millions d'Européens vivant dans 16 États membres.

C'est
en 1992 que l’objectif d’une monnaie unique a été inscrit dans le
traité de Maastricht, qui a défini les règles fondamentales de son
introduction. Les objectifs de l’Union économique et monétaire ont été
fixés de même que les responsabilités respectives. Les conditions que
les États membres doivent remplir pour adopter l’Euro ont été arrêtées.
Ces conditions portent le nom de «critères de convergence» (ou
«critères de Maastricht») : une inflation contenue et faible, une
stabilité des taux de change et des finances publiques saines.

Pour pouvoir participer à la monnaie unique, les pays européens ont donc dû renforcer leur discipline budgétaire.

En
vertu du pacte de stabilité et de croissance (PSC), les États membres
de la zone euro préparent des programmes annuels de stabilité dont
l’objectif est de garantir une discipline budgétaire rigoureuse grâce à
la surveillance et à la coordination des politiques budgétaires au sein
de la zone euro et de l’Union européenne.

Ces dispositions ne
portent pas atteinte à la croissance. L'assainissement des finances
publiques et croissance vont en général de pair. Les déficits ont été
ainsi plus contenus depuis que l’Euro existe qu’auparavant.

Il
est vrai qu'un Euro trop fort face au dollar, au yen et au yuan,
pénalise certains segments de l'économie européenne. Il limite nos
exportations et peut favoriser les délocalisations.

A cet
égard, des efforts doivent être faits pour obtenir que les taux de
change soient le reflet des situations économiques et non le résultat
d'une intervention anormale de certains Etats concurrents.

Il
reste que la monnaie unique présente un intérêt économique et politique
appréciable. Elle est le complément logique du marché unique et lui
confère une plus grande efficacité.

Le recours à une monnaie
unique renforce la transparence des prix, élimine les frais de change,
met de l’huile dans les rouages de l’économie européenne, facilite les
échanges internationaux et permet à l’UE de mieux faire entendre sa
voix dans le monde.

La taille et la force de la zone euro
assurent aussi une meilleure protection contre les chocs économiques
externes, tels que les hausses inattendues des prix pétroliers ou les
perturbations des marchés financiers.

Mais, comme l'a rappelé le
Ministre du budget, Eric Woerth, "il faut surtout se concentrer sur nos
ressorts internes. C’est la politique du Gouvernement : restaurer la
compétitivité et faciliter la création des entreprises, libérer le
travail du carcan des 35 heures, favoriser la concurrence, dégager
1,8Md€ par an pour l’enseignement supérieur et de la recherche, et
rendre plus efficace la dépense publique. Ceux sont là les vraies clés
de la croissance future".


Nous
remercions chaleureusement Monsieur le Député européen pour sa
participation aux Lundis de l'Europe et nous vous invitons à le
retrouver sur son site.