Complexe (d’infériorité?) allemand

Le succès économique de l’Allemagne, la baisse récente du chômage outre-Rhin en atteste, surtout relativement à ses partenaires européens, suscite la crainte d’un nouveau pangermanisme. Les déclarations récentes du très arrogant Guido Westervelle n’ont rien arrangé à l’affaire. A l’instar de sa capitale, la RFA est désormais une nation décomplexée, ouverte sur le monde et bien décidée à promouvoir son modèle économique et social. Il est malvenu, si ce n’est malsain, de s’en plaindre.

La construction européenne a historiquement permis de dépasser cette infantilisation mortifère qui conduisait à toujours prêter les pires intentions à nos voisins, nos villages portant les stigmates de la folie criminelle du nationalisme. La résurgence de partis populistes réactualise ce discours sur l’Autre, forcément diabolique, et il est de notre devoir d’Européen de s’en garder et, au contraire, de porter un regard mature sur nos voisins, sans arrières pensées destructrices.

L’Europe fonctionne ensuite comme un levier permettant à tous ses membres d’accéder aux meilleures pratiques, soit le fameux « benchmarking ». Or, l’Allemagne étant le bon élève économique de l’Europe, il est évident qu’elle sert de modèle dans ce domaine, et ce alors que le modèle social allemand est sans doute la forme continentale la plus aboutie. Il ne s’agit certes pas d’uniformiser, à l’intérieur même des Etats membres les disparités sont fortes, mais d’encourager à la mise en œuvre des meilleures pratiques afin, précisément, de fortifier le consensus social.

L’Allemagne n’est évidemment pas exempte de critique et elle ne doit pas oublier que la majorité de ses échanges sont réalisées en Europe, mais il est absurde de lui reprocher sa performance économique du fait d’efforts que nous n’avons pas su ou voulu réaliser. Prenons-en de la graine!

JC

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