L’épisode tragi comique du (non) référendum grec a une portée bien supérieure au simple baroud d’honneur d’un dirigeant aux abois. D’abord il marque les limites, comme cela fut tant de fois décrié dans ce blog, d’une méthode intergouvernementale aujourd’hui dépassée. L’euro, de nature communautaire et donc fédérale, ne saurait dépendre des aléas de politique intérieure de dix-sept Etats. Simple question de bon sens. De même, la capacité régulatrice du couple/directoire franco allemand, du reste davantage loué à Paris qu’à Berlin, un peu comme la special relationship est vénérée à Londres mais ignorée à Washington, l’indifférence du fort au faible, sans doute, apparaît chaque jour plus insuffisante avec la répétition des crises. La dramaturgie du G20, façon Mère courage et Père fouettard, était sans conteste adaptée au décor cannois mais elle a envoyé au monde un signal désastreux sur la cacophonie européenne. Même le très prudent gouvernement japonais, à la suite des BRIC et des Etats-Unis, s’est fendu d’un communiqué appelant les Européens à oser l’unité avant d’espérer un quelconque soutien financier international. Pour l’heure, les Européens ont certes réalisé l’unanimité mais à l’extérieur et contre eux.
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