Pourquoi aimer l’Europe?

La question de la semaine était:
Alors que le 56ème anniversaire de la Déclaration Schuman vient d'avoir lieu, pourquoi aimer l'Europe?

 Madame le Député européen Margie Sudre, Présidente de la délégation des Députés européens UMP nous répond:

Cette question tombe à point nommé ! Pour nous autres, Députés européens, l'actualité est chargée : échec du référendum en arrière-plan de toute réflexion, querelles sans fin sur le siège de notre Institution, négociations budgétaires, qu'Alain Lamassoure vous présentera, et, en ce qui me concerne pour cette session strasbourgeoise, débats sur la prise en compte par l'Europe des catastrophes naturelles et sanitaires, comme le chikungunya à La Réunion… Nous pourrions finir par en oublier, dans notre travail quotidien, les vrais raisons de notre engagement.



Depuis 2005, l'euro-morosité est partout, combinée à une certaine nostalgie de l'époque où, de l'Acte Unique à Maastricht ou à l'Euro, l'Europe semblait avancer dans la bonne voie. Les complexités institutionnelles et les obscurités du jargon bruxellois, sont critiquées, même par des personnes de bonne foi. On dresse des comptes d'apothicaire sur ce que les Etats déboursent et perçoivent… Et voilà que vous nous parlez d'amour !

Vous rappelez avec justesse la Déclaration de Robert Schuman : l'ambition des "pères fondateurs" de l'Europe force toujours notre admiration, mais il n'est plus possible d'évoquer les mêmes arguments qu'en 1950. D'une part, notre environnement géopolitique, notre structure économique, notre société, et même notre culture, ont changé. D'autre part, après cinquante-six ans de construction européenne, de succès comme d'échecs, nous disposons du recul nécessaire pour donner des raisons concrètes d'aimer l'Europe :

L'Europe est une chance. Elle permet aux Français de s'exprimer dans le monde. Elle nous donne les instruments de croissance économique dont la France a besoin. Elle garantit la cohésion de notre territoire, et, en tant qu'élue de l'Outre-mer, je peux vous assurer que ce rôle n'est pas mineur ! Elle offre aux jeunes actifs que vous êtes des opportunités d'emploi considérables, de formations complémentaires, et, des droits, où que vous vous trouviez.

L'Europe est un choix. Personne ne nous impose d'appartenir à l'Union. Si elle continue à avancer, c'est parce qu'elle est notre réponse aux défis de la modernité et de la mondialisation. "L'eurocratie" tant brocardée est un mythe à détruire, car ce sont les chefs d'Etat et de gouvernement élus, et les députés européens, élus eux aussi, qui décident des politiques européennes. L'Europe est donc une construction politique et démocratique, où le débat à tous les niveaux, à l'image de celui que vous initiez, est indispensable, vital.

L'Europe est un projet. Elle est un mouvement et une vision de l'avenir. Elle porte les espoirs des Européens, par exemple en soutenant les projets de recherche européenne, et elle répond à leurs inquiétudes, en confortant l'Europe de la défense ou en instaurant des mécanismes d'ajustement à la mondialisation. Le fatalisme n'est pas de mise ! Depuis sept ans que j'exerce ce mandat, j'ai le sentiment de travailler sur un chantier permanent, fait de doutes, certes, mais aussi d'ambitions et de volonté. C'est à ce chantier que l'Europe vous convie…

Nous remercions chaleureusement Madame le Député européen d'avoir inauguré cette nouvelle mouture des Lundis de l'Europe et nous vous invitons à la retrouver sur son  site .