Un intérim européen

Quelles avancées pour les travailleurs intérimaires
en Europe et plus généralement, où en est-on de la construction d'une
Europe sociale ?

Madame la Députée européenne Elisabeth Morin, membre de la Commission de l'emploi et des affaires sociales nous répond.


Je
me réjouis tout d'abord de cette avancée formidable de l'Europe sociale
attendue depuis six ans. Entre juillet et octobre 2008, j'ai eu la
charge d'être la porte-parole du groupe politique PPE-DE au Parlement
européen sur le dossier du travail intérimaire en étant la rapporteure
fictive. Je représentais alors nos intérêts politiques face aux autres
groupes politiques.
Au moment des négociations finales, la
Présidence française de l'Union européenne a su donner une impulsion à
ce dossier, suite à l'accord intervenu au Conseil des Ministres
européens en juin dernier à Luxembourg.

Le développement
du travail intérimaire au cours des dernières années rendait urgente
une action coordonnée de l'Union européenne dans ce domaine. Grâce à ce
texte, les conditions de travail et la protection sociale pour les
travailleurs intérimaires seront considérablement améliorées.
La principale avancée du vote intervenu en session plénière du Parlement européen le mercredi 22 octobre 2008 à Strasbourg est la non-discrimination entre les travailleurs permanents et les travailleurs intérimaires que ce rapport en fait un principe incontournable.

Qu'est-ce que la non-discrimination entre les travailleurs permanents et les travailleurs intérimaires signifie ?

Désormais,
les travailleurs intérimaires travaillant depuis six semaines dans la
même entreprise devront être traités d'une manière au moins aussi
favorable qu'un travailleur occupant une fonction comparable dans
l'entreprise pour ce qui concerne :

  • la durée du travail,
  • les congés,
  • la rémunération, et
  • les dispositions en matière de protection,
  • l'accès à la formation.

Le
texte que nous avons adopté à une très large majorité est fondé sur le
consensus atteint lors des négociations entre la Commission européenne,
le Conseil des ministres européens, les groupes politiques du Parlement
européen, et les partenaires sociaux.

Par ce texte, nous
définissons enfin un cadre général applicable aux conditions de travail
des travailleurs intérimaires en Europe. La construction de l'Europe
sociale est donc en très bonne voie, j'en suis convaincue.


L'Atelier
Europe remercie chaleureusement Madame la Députée européenne pour sa
participation aux Lundis de l'Europe, et lui présente ses vœux de
réussite pour cette mandature.

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