La présente note est une modeste synthèse du programme complet de la présidence que l’on peut retrouver dans le volumineux programme de ladite présidence.
I. Contexte et objectifs
Stabilité, emploi et croissance, tels sont les maîtres-mots de la présidence irlandaise.
Sans originalité par ces temps de crise, la croissance était une priorité de la présidence chypriote, elle l’est aussi pour la présidence irlandaise, qui inaugure un nouveau triplet de présidence, suivie par la Lituanie et la Grèce.
Les priorités de la présidence irlandaise ont été annoncées par le Ministre des Affaires étrangères, Eamon Gilmore et le ministre d’État en charge des affaires européennes, Lucinda Creighton, le 17 décembre 2012.
L’Irlande voit en 2013 « une nouvelle phrase de la reprise économique de l’Union européenne ». À l’aune des projections réalisées par les économistes, on peut toutefois douter de cette analyse contextuelle.
La présidence n’hésite pas à mettre en avant son expérience intérieure en matière de relance, fondée sur une fiscalité favorable aux entreprises. Mais cette stratégie a pour conséquence un report de la pression fiscale essentiellement sur les contribuables personnes physiques. Ce modèle n’est donc pas déclinable à l’ensemble des Etats de l’Union européenne, en ce qu’il ne s’inscrit pas nécessairement dans la volonté politique des gouvernements en place.
Pour déterminer les priorités de la présidence, l’Irlande souhaitait faire la différence sur trois objectifs affichés:
- Une relance centrée sur les citoyens et conçue pour durer,
- L'investissement dans la croissance favorable à l’emploi et dans les ressources de l’Europe,
- Un engagement gagnant-gagnant avec les partenaires extérieurs de l’Union européenne.
II. Les priorités affichées de la présidence
La stabilité de l’Union
La présidence souhaite travailler sur trois axes:
- L’union bancaire, dont l’une des composantes est le mécanisme de surveillance unique (MSU), proposé par la Commission le 12 septembre 2012. Or ce mécanisme ne fait pas l'unanimité parmi les Etats-membres, et non des moindres (Royaume-Uni, Allemagne), en ce qu’il consiste à octroyer de nouveaux pouvoirs à la Banque Centrale Européenne.
- Le semestre européen, « période de coordination des politiques structurelles, macroéconomiques et budgétaires des États membres ».
- La poursuite de la mise en œuvre de l’Union économique et monétaire.
À cet égard, l’action de la présidence s’inscrit dans la poursuite des conseils européens successifs, n’ignorant pas la nécessité de restaurer la confiance des opérateurs dans le système bancaire européen.
L’investissement dans l’emploi et la croissance durables
La présidence plaide en faveur d’un marché unique du numérique, qui permettrait de favoriser durablement l’emploi des jeunes. Faut-il y voir l’influence du tout-puissant Google, dont le centre européen est basé à Dublin? Toujours est-il que Lucinda Creighton a, par exemple, plaidé pour le développement du commerce électronique et appelé des progrès en matière de sécurité des transactions, de manière à rassurer les 35 % d’Internautes européens encore réticents à l’achat en ligne.
Outre ce marché unique de l’avenir, l’Irlande souhaite renforcer la mobilité au niveaux scolaire et professionnel. Par exemple, avec la reconnaissance des qualifications professionnelles.
Pour la présidence irlandaise, cette priorité passe aussi par le développement de la cohésion sociale et économique intra-communautaire, mais aussi par l’agriculture et la pêche européenne. L’Irlande souhaite se concentrer sur la « Croissance bleue » pour mettre à profit les 89.000 km de littoral de l’Union européenne, sans oublier la reconversion écologique de l’économie européenne.
L’Europe et le monde
La présidence irlandaise plaide pour un renforcement du dialogue avec ses partenaires internationaux, pour «renforcer l’efficacité et la cohérence de la politique extérieure de l'UE et de répondre aux défis majeurs en matière de sécurité et de politique internationale», mais aussi pour agir contre la faim, la pauvreté et le changement climatique.
La présidence souhaite aussi travailler à la conclusion d’accords commerciaux bilatéraux avec «un ensemble de partenaires clés dont les États-Unis ». L’enjeu: l’export européen.
Voir également:
Irlande, le tigre celtique est-il de retour?
Le compte-rendu de notre voyage d'études