L’avenir de l’Europe passe aussi par l’avenir du cadre de vie de chaque citoyen européen. Alors que Monsieur Jacques Chirac a désiré en mars 2005 voir la charte de l’Environnement adossée à la Constitution française, l’Europe se bat depuis sa création pour assurer à chaque européen un environnement et un cadre de vie sains : «Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé» (art 1er de la loi constitutionnelle relative à la charte de l’Environnement).
Ce texte a surtout le mérite de prôner la responsabilité de chaque citoyen : «Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement» (art 2).
Ainsi l’avenir de notre environnement dépend de nous. Si nous voulons offrir à nos enfants un cadre de vie dans lequel ils puissent s’épanouir, il revient à chacun de s’engager pour changer les modes de consommation. Mais surtout, contre toute idée reçue, l’écologie n’évolue pas au détriment de l’économie. Ainsi en Allemagne, les secteurs des énergies renouvelables et du recyclage ne se sont jamais aussi bien portés. Tout comme les autres secteurs, ceux-ci deviennent de plus en plus compétitifs et disposent d’une place à part entière sur le marché économique. De même, en Suisse, il suffit de déambuler dans les rayons de n’importe quel supermarché pour se rendre compte de la gamme incroyablement variée de produits verts à la disposition des consommateurs.
Certes, pousser les économies industrialisées dans la direction de la croissance durable ne sera pas aisée, admet Achim Steiner, directeur général de l’UICN , mais «il faut continuer à faire pression sur les producteurs pour qu’il offrent des produits et des services écologiques, puisque la demande augmente en Europe», explique-t-il.
Un des défis les plus importants pour les organisations environnementales sera, dans les années à venir, tout d’abord de convaincre les gouvernements et les agences internationales de développement, d’intégrer la planification environnementale dans leurs programmes de crédit et de financement ; et d’autre part, de les mettre en œuvre rapidement.
Les citoyens européens disposent donc d’un formidable levier d’action qu’est leur stratégie de consommation, mais ils possèdent mieux que cela : 32 000 km de côtes, 103 millions d’hectares de forêts (source AFOCEL, 2000), une diversité biologique présente sous toutes les latitudes, c’est d’abord et avant tout le patrimoine naturel présent à la porte de chaque européen qui est menacé et qui demande, par l’attitude de tous, une attention particulière afin que les générations futures puissent bénéficier d’un environnement «équilibré et respectueux de la santé».
Sophie Nourrisson
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature, www.iucn.org