José Bové, Du Larzac à Bruxelles : une lecture critique

Les éditions du Cherche-Midi ont publié récemment un livre d’entretien entre le journaliste de Libération, Jean Quatremer, notamment connu pour son blog, Les coulisses de Bruxelles, et le député européen José Bové. L’exercice était prometteur a priori, car il met en relation un spécialiste des questions européennes et un député engagé, volontiers provocateur, ce qui devait permettre d’éviter un échange de banalités convenues et superficielles.

Le résultat est réussi et José Bové, dont il faut saluer l’assiduité pour le travail législatif, s’y montre sincère. Il démontre qu’il est possible de faire au Parlement européen de la politique au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire d’y défendre des convictions, quitte à dépasser les clivages partisans, et à accepter les compromis, quand les concessions de court terme ne sont pas des compromissions mais poursuivent un objectif de plus long terme. C’est suffisamment rare pour être salué et apprécié à sa juste valeur.

Mais cette sincérité ne saurait masquer les incohérences du discours de José Bové, son incompréhension de certains mécanismes institutionnels et son approche baroque de la démocratie européenne.

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Mythes et réalités de l’UE

On reproche souvent aux médias de trop peu s'intéresser aux affaires européennes. Mais outre la quantité d'information disponible sur le sujet, c'est parfois sa qualité qui pêche le plus. La Commission européenne publie une liste de clichés véhiculés par une certaine presse, et présente la  réalité des propositions décriées.

La mauvaise foi des articles fait parfois sourire (lorsque l'UE est accusée de vouloir interdire le drapeau britannique ou d'obliger les agriculteurs à donner des jouets aux cochons) mais attriste le plus souvent, tant il est aisé de tordre la réalité de sujets techniques, de présenter des autorisations comme des obligations…et quand tout cela contribue à l'image d'une technocratie européenne assoiffée de normalisations aberrantes et méconnaissant les réalités nationales.

Bref, une lecture ludique et saine!

JC

L’avenir de l’Environnement, un défi de chaque instant

L’avenir de l’Europe passe aussi par l’avenir du cadre de vie de chaque citoyen européen. Alors que Monsieur Jacques Chirac a désiré en mars 2005 voir la charte de l’Environnement adossée à la Constitution française, l’Europe se bat depuis sa création pour assurer à chaque européen un environnement et un cadre de vie sains : «Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé» (art 1er de la loi constitutionnelle relative à la charte de l’Environnement).
Ce texte a surtout le mérite de prôner la responsabilité de chaque citoyen : «Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement» (art 2).

Ainsi l’avenir de notre environnement dépend de nous. Si nous voulons offrir à nos enfants un cadre de vie dans lequel ils puissent s’épanouir, il revient à chacun de s’engager pour changer les modes de consommation. Mais surtout, contre toute idée reçue, l’écologie n’évolue pas au détriment de l’économie. Ainsi en Allemagne, les secteurs des énergies renouvelables et du recyclage ne se sont jamais aussi bien portés. Tout comme les autres secteurs, ceux-ci deviennent de plus en plus compétitifs et disposent d’une place à part entière sur le marché économique. De même, en Suisse, il suffit de déambuler dans les rayons de n’importe quel supermarché pour se rendre compte de la gamme incroyablement variée de produits verts à la disposition des consommateurs.
Certes, pousser les économies industrialisées dans la direction de la croissance durable ne sera pas aisée, admet Achim Steiner, directeur général de l’UICN , mais «il faut continuer à faire pression sur les producteurs pour qu’il offrent des produits et des services écologiques, puisque la demande augmente en Europe», explique-t-il.

Un des défis les plus importants pour les organisations environnementales sera, dans les années à venir, tout d’abord de convaincre les gouvernements et les agences internationales de développement, d’intégrer la planification environnementale dans leurs programmes de crédit et de financement ; et d’autre part, de les mettre en œuvre rapidement.

Les citoyens européens disposent donc d’un formidable levier d’action qu’est leur stratégie de consommation, mais ils possèdent mieux que cela : 32 000 km de côtes, 103 millions d’hectares de forêts (source AFOCEL, 2000), une diversité biologique présente sous toutes les latitudes, c’est d’abord et avant tout le patrimoine naturel présent à la porte de chaque européen qui est menacé et qui demande, par l’attitude de tous, une attention particulière afin que les générations futures puissent bénéficier d’un environnement «équilibré et respectueux de la santé».

Sophie Nourrisson

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature, www.iucn.org