Le mur et la force magnétique de l’Europe

Chute_Mur_Berlin Si de toute l'histoire du continent européen, on ne devait retenir que dix images, celle de la chute du mur de Berlin et des milliers d'Allemands de l'Est passant à l'Ouest en ferait partie. Au côté de quelques autres, elle symbolise l'aspiration irréductible à la liberté. Le mur de Berlin qui tombe, c'est la fin d'une époque qui commence. Un choc géopolitique immense qui redistribua les cartes du monde, comparable de par son ampleur à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, qui mit fin au Moyen-âge et ouvrit la voie de la Renaissance. Mikhaïl Gorbatchev dira plus tard « qu'en 1989, l'histoire est sortie de ses gonds ». Tout est allé très vite, depuis les cris de la foule du 7 octobre 1989, qui scandait des « Gorbi, Gorbi », devant un leader soviétique aussi froid qu'indifférent devant les parades qui commémoraient les quarante ans de la RDA. Un mois après, le mur tombait.

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Voyage d’étude en Suède – 22-25 Octobre 2009

« La Suède est un membre de l'UE loyal mais pragmatique »

Suede-logo L'Atelier Europe, conformément à sa vocation d'échanges et de dialogue, s'est rendu à Stockholm dans le cadre de la Présidence suédoise de l'Union européenne (« PSUE »). Ce séjour a permis à notre équipe de rencontrer plusieurs conseillers du Gouvernement suédois engagés dans les dossiers prioritaires de la Présidence, soit : l'énergie, l'environnement, la stratégie pour la Baltique et les questions institutionnelles européennes.
Ce séjour suédois fut d'une nature bien différente du voyage d'étude que nous avions fait pendant la Présidence tchèque de l'UE. Ici, point de passions contrariées, de ressentiment et d'esprit de revanche, résultant d'une histoire complexe au souvenir vivace. La Suède s'enorgueillit bien au contraire du caractère modéré de ses habitants. Un havre de paix au cœur de la civilisation occidentale, en somme. Il est loin le temps des vikings conquérants ou des mercenaires sanguinaires que toutes les monarchies d'Europe convoitaient au cours du Grand Siècle! L'atavisme guerrier de ce peuple semble avoir sombré avec le Vasa, curieux reliquat d'une gloire lointaine.
Bienvenue au cœur d'une nation pacifiée et paisible, donc. Point de violence, de stress ou de toute forme d'agression propre à la modernité. L'autochtone est accueillant, quoique peu expansif, et tout semble étonnamment harmonieux pour un l'esprit latin. Charme de la « Beauté froide ». Flâner d'île en île dans cet archipel flamboyant en cet automne doux constitua sans doute le morceau de choix de ce séjour scandinave. La mer est ici reine et comment ne pas comprendre la tradition maritime de ce pays quant sa capitale invite, en tout lieu, au grand large ? De même, nous devinons des représentations mentales dignes d'une thalassocratie, à l'image de la Grande-Bretagne, référent politique et culturel de la Suède depuis la deuxième guerre mondiale.
Et l'Europe dans tout ça, me direz-vous? Eh bien, nous en finirions presque à oublier l'objet de notre venue. Certes, l'abondance des bannières étoilées nous rappelle au souhait de la Suède de se positionner comme un bon élève de l'UE. Néanmoins, on ne ressent pas d'attrait particulier et foudroyant pour l'Union. Ses habitants ont fini par l'accepter sans grande passion pour autant. Un trait culturel qui montre peu de goût pour les postures démonstratives, sans doute. Toutefois, il est clair que la Suède, avec ce tropisme du grand large que nous évoquions plus haut, se projette bien au-delà de l'Europe. Son terrain de prédilection, c'est clairement le monde, et notamment les Nations-Unies où elle jouit d'un prestige rare. Pour comprendre le positionnement de ce pays, il est utile de revenir sur la genèse de l'entrée de la Suède dans l'UE.

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À la rencontre de la Présidence suédoise

Suede-logo Après Prague, l’Atelier Europe poursuit son tour des capitales européennes qui ont en charge la Présidence de l’Union. Cette semaine, l’équipe de l’Atelier est donc à Stockholm. Objectif : dialoguer avec des personnalités impliquées dans les affaires européennes, afin de prendre la température de cette Présidence. Face à un programme ambitieux, où en est-on en termes de réalisations concrètes à presque mi parcours de cette Présidence ?

 

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Un nouveau partenariat pour célébrer l’anniversaire de l’Atelier

En septembre dernier, l’Atelier Europe a fêté ses quatre ans.

Atelier_2009 Depuis sa création en 2005, les projets, les idées, les conférences, les rédactions, les rencontres, ont rythmé la vie de l’Atelier, avec des succès et parfois des échecs, inhérents à toute organisation de petite envergure composée de bénévoles. Entre ces désillusions et la satisfaction de voir notre projet initial s’épanouir, jamais notre enthousiasme ne s’est pourtant tari. Dans notre mission citoyenne de faire participer les sociétés civiles au grand projet d’intégration européenne, les défis ne manquent pas, tant les incertitudes, les blocages et les enjeux sont grands, pour faire de l’Europe un ensemble compétitif, écouté et respecté sur la scène mondiale, capable de défendre ses valeurs et de faire avancer les grands dossiers internationaux.

L’an dernier, l’Atelier Europe se restructurait et un nouveau Président à Bruxelles a été choisi, symbole de notre volonté de sortir du cadre franco-français dans le débat. Aujourd’hui, après quatre ans d’existence, nous sommes très fiers de vous annoncer le partenariat que nous venons de nouer avec le CEPS, le Centre d’Etude et de Prospective Stratégique, basé à Bruxelles, dont la mission est également d’« animer des instances de concertation permettant de répondre de manière innovante, concrète et cohérente » aux grands enjeux mondiaux. Nous sommes ravis de cette avancée. L’un des grands chantiers du CEPS pour l’année 2009 s’intitule « Ne loupez pas l’Europe ». Tout comme notre Atelier, le CEPS souhaite rendre la « légitimité démocratique à l’Europe en construisant l’Europe des peuples ». Cette Europe ouverte, démocratique, innovante, forte, solidaire, c’est aussi la vôtre.  Merci à tous ceux et à toutes celles qui nous font confiance et qui participent, de près, ou de loin, aux travaux de l’Atelier.

Le bouclier anti-missiles : les suites d’un abandon

La décision du président Obama de renoncer à implanter un bouclier anti-missile en Pologne et en République tchèque, au profit d’un dispositif plus modeste centré sur l’Europe du Sud, peut s’expliquer pour plusieurs raisons. Pour le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, cette décision résulte simplement d’une réévaluation de la menace ballistique iranienne : celle-ci serait désormais considérée comme lointaine, voire hypothétique. De nombreux observateurs ont toutefois rappelé que, depuis 10 ans, la technologie du bouclier n’avait jamais réussi à faire ses preuves. Les sommes gigantesques dépensées en vain sur ce projet trouveront désormais à mieux s'employer. Enfin, et en dépit des dénégations officielles, l'abandon d'un symbole particulièrement voyant de la présence militaire américaine en Europe centrale constitue sans doute un signe d’apaisement à l’égard de la Russie.

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