Après la France, la République tchèque

Lamassoure

La République tchèque va bientôt prendre la présidence
de l'UE. Comment exister après une présidence française riche et
constructive comme celle que nous avons vécue ? Quelle est va être la
continuité avec les dossiers en cours ?
Monsieur le Député européen Alain Lamassoure nous répond.





Surtout,
ne pas imiter l’inimitable présidence de Nicolas Sarkozy. Et ne faire
aucun complexe. La longue expérience de l’Union européenne a montré que
la qualité d’une présidence ne dépend ni de la taille du pays en
charge, ni de son ancienneté dans le club. Le Portugal et la Finlande
ont réussi de remarquables premières présidences de leur histoire, le
petit Luxembourg a toujours été exemplaire, alors que nul ne garde le
souvenir d’une grande présidence anglaise, et que, en moyenne, la
France et l’Allemagne n’ont réussi qu’une sur deux de leurs périodes de
présidence.

 
La
République tchèque s’est bien préparée à cette responsabilité. Depuis
plus d’un an, la France l’a associée à la préparation et à la conduite
de sa propre présidence. Le Président Vaclav Klaus, qui aime tenir des
propos anti-européens,  n’exerce que des fonctions purement
protocolaires, comparables à celles de la Reine d’Angleterre : c’est le
Premier Ministre Topolanek qui exerce le pouvoir, et représente son
pays au Conseil européen. C’est un de nos amis politiques, qui
participe aux Sommets des chefs du PPE.

Le
semestre sera marqué par deux rendez-vous internationaux majeurs : la
nouvelle réunion du G20, consacrée au traitement mondial de la crise
économique, après le traitement de la crise financière, et le Sommet de
l’OTAN, à Strasbourg. Dans les deux cas, il faut s’attendre à ce que le
Président français continue à jouer un rôle moteur, avec Gordon Brown
et Angela Merkel. Et, comme il l’a bien dit devant le Parlement
européen, son expérience récente lui a appris que l’Europe était aussi
un travail d’équipe.

On
peut espérer que l’élan donné par Nicolas Sarkozy durera encore
quelques mois. En revanche, nous avons absolument besoin que le traité
de Lisbonne commence à s’appliquer pendant l’année 2010 pour donner
enfin à l’Union européenne ses dirigeants à elle, élus par les citoyens
européens, échappant au système trop rustique des présidences
semestrielles.

 

L'Atelier
Europe remercie chaleureusement Monsieur le Député européen pour sa
participation aux Lundis de l'Europe, ainsi que pour sa disponibilité
et l'aide qu'il lui apporte.

Nous vous invitons à le retrouver sur son site.

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