Présidence hongroise – Rencontre avec András Lánczi, président de la Fondation Századvég

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La Fondation Századvég (‘fin de siècle’) est l’un des acteurs historiques de la sortie du communisme en Hongrie. Elle a rassemblé au tournant des années 90 plusieurs des jeunes acteurs de la transition, avec pour ambition de réacclimater les valeurs européennes et occidentales en Hongrie après 40 années de communisme. Proche du parti FIDESZ au pouvoir et du Premier ministre Viktor Orbán, elle demeure un défenseur attitré de l’éthique libérale, de l’économie de marché, du droit de l’Etat et de l’intégration européenne. Elle est à la fois un centre de recherches et de publications, et un institut de formation pour chercheurs en sciences sociales et futurs dirigeants du pays.

Quelles fins morales pour l’Europe?
Le Président de la Fondation, András Lánczi, est un philosophe politique de formation. Son analyse de la crise de l’intégration européenne relève l’absence de finalités morales supérieures dans le projet européen. L’Union européenne peut-elle se contenter de ses succès passés et présents (la paix, une réelle prospérité, l’état de droit et la réunification en douceur du Continent européen), ou doit-elle répondre au besoin d’identification collective des Européens – et de quelle manière? La nation, cadre traditionnel de l’identité politique, pouvait se passer d’idéaux supérieurs; l’Europe ne le peut pas, et tel est son problème. L’Europe doit définir ses idéaux, ce qu’elle seule peut défendre au nom des citoyens européens, ainsi que ses limites géographiques. Faute de quoi, elle perdra sa légitimité avec sa raison d’être.

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Présidence hongroise – Rencontre avec György Nádasi, Directeur adjoint pour la Stratégie pour la région du Danube

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La Stratégie du Danube est l’une des deux stratégies macrorégionales européennes de développement, avec celle pour la mer de la Baltique, qui implique 8 pays de l’Union européenne (UE) et 6 pays voisins de l’UE. Ces deux stratégies ont pour objectif principal de renforcer les liens entre les pays concernés et d’en faciliter le développement et la réalisation de projets communs.

Mr. Nadasi nous rappelle que le prochain pays concerné par cette stratégie du Danube qui sera à la présidence tournante de l’UE est la Bulgarie en 2018. D’où la nécessité de lancer largement le projet pendant la présidence hongroise. Et c’est chose faite, puisque le 13 avril 2011, les Ministres des affaires européennes des pays de l’Union ont approuvé le document final de la Stratégie pour le Danube comportant 11 domaines d’action développés ci-dessous. L’adoption fut rapide puisque motivé par la combinaison de l’approche des « trois fois non » avec celle des « trois fois oui » permettant d’une part des actions à moindre coût, puisque « sans financement nouveau, sans structure nouvelle et sans législation nouvelle » et d’autre part des actions de valorisation de l’Union puisque entraînant « un meilleur regroupement des fonds existants, une coordination plus efficace des instruments existants et la mise en avant d’idée nouvelles pour le développement régional ».

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Présidence hongroise – Rencontre avec Zoltán Cséfalvay, Secrétaire d’État à la stratégie économique

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On April 28th, the Atelier Europe had the opportunity to meet Zoltán Cséfalvay, who is the Hungarian minister in charge of competitiveness within Viktor Orban’s government. After a brief introduction to present his missions, he tackled two major issues for Hungary: the budget imbalances and the competitiveness challenge.

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Hongrie: l’Europe, malgré tout.

Logo_2011hu Une délégation de l'Atelier Europe s'est rendue à Budapest du 28 avril au 1er mai 2011 dans le cadre de la Présidence hongroise du Conseil des Ministres de l'Union européenne, fidèle en ce sens à la vocation d'échanges et de discussions de notre association.

C'est non sans quelques interrogations que nous avons abordé le séjour hongrois. En Europe occidentale, les commentaires de presse, peu amènes, dépeignaient la Hongrie comme un havre pour néo conservateurs en mal d'expériences in vivo, en l'espèce une puissance régionale de l'Europe centrale. Or, si les neo cons américains sont apparus comme l'expression d'un excès de confiance de la puissance américaine, le conservatisme triomphant à Budapest est bien davantage la marque d'une Nation à la recherche de son passé glorieux et de sa vocation présente. La référence permanente à Attila, si elle nous paraissait quelque peu tronquée (mais la référence française à Charlemagne n'est-elle pas aussi artificielle?), témoigne de la recherche identitaire de ce peuple au tropisme oriental mais à l'ancrage européen.

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L’Europe, prochaine victime de la régulation bancaire ?

Après la crise financière de 2008 qui a ébranlé le monde bien au-delà de la seule sphère économique, l’ensemble des autorités, qu’elles soient politiques ou économiques, a été unanime: il faut tirer les enseignements de la crise et prendre les mesures nécessaires pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise. Pour répondre à une préférence accordée aux profits à court terme, à une supervision défaillante et à une régulation peu contraignante, le mot d’ordre a été simple: régulons !

Évidemment, cette volonté affichée est bien louable. Pour autant, une régulation internationale est-elle possible? Une mesure unique est-elle même souhaitable et adaptée à l’ensemble des pays ?
L’Europe et les États-Unis se sont mis au travail, produisant moult rapports, préconisations et autres recommandations, notamment en matière bancaire avec les discussions communément appelées « Bâle III ».

En l’état actuel des discussions, les banques seraient notamment amenées à renforcer considérablement leurs fonds propres et à renoncer aux prêts trop longs. Ce qui peut sembler, à premier abord, une excellente idée, pose en réalité un certain nombre de questions.

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