L’automobile européenne est-elle en panne?

"Un
plan européen de soutien à l'industrie automobile est-il envisageable ?
Quelle devrait être l'action respective de la Commission et de la
présidence tchèque à cet effet ?"

Madame la Députée européenne Nicole Fontaine, ancienne Présidente du Parlement européen, membre de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie et ancienne Ministre nous répond.


Déjà en 2003 lorsque j'étais Ministre déléguée à l'Industrie du
gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, j'appelais de mes vœux la mise en
œuvre d'une véritable politique industrielle européenne commune.
Des
groupes de haut niveau constitués notamment pour le secteur du textile
et celui de l'automobile en posèrent dès ce moment les jalons.

Aujourd'hui,
la crise d'une ampleur sans précédent éclaire d'un jour nouveau la
situation. Il est vital de prendre les mesures nécessaires à la survie
du secteur automobile comme l'a fait récemment la France en présentant
son plan que Bruxelles vient finalement d'accepter mais aussi en
agissant de façon coordonnée au plan européen.
Faut-il
rappeler que 12 millions d'emplois dépendent en Europe de cette
industrie qui est par ailleurs premier investisseur privé en Recherche
et Développement de l'Union européenne.
Mais faut-il aussi préciser
que la récession a frappé l'industrie automobile de plein fouet et que
la contraction de son activité (-20%) est la plus forte qui ait été
enregistrée.

L'Union européenne en général et la Commission en particulier doivent et peuvent agir.
Ainsi,
la communication qui a été présentée au Parlement européen le 25
février dernier et dont nous avons débattue prône une attitude
proactive pour soutenir l'industrie automobile dans ses efforts à
surmonter la crise et garantir la compétitivité du secteur à long terme.
La
Commission propose ainsi différentes mesures pour améliorer l'accès au
crédit, clarifier les règles d'octroi des aides d'Etat, favoriser la
demande de nouveaux véhicules au travers d'actions coordonnées des
Etats membres, minimiser les coûts sociaux, protéger la main d'œuvre
qualifiée et garantir une concurrence loyale sur des marchés ouverts.
Enfin,
pour renforcer la réponse commune apportée à la crise, la Commission
propose un nouveau partenariat avec l'industrie, les syndicats et les
Etats membres dans le cadre d'une nouvelle initiative du groupe de
niveau CARS 21.

Toutes
ces propositions vont dans la bonne direction. Mais, la réponse
européenne -qui a tardé à venir- reste encore timide. Sera-t-elle à la
hauteur du défi, c'est à dire de sauver une industrie dont nul ne
conteste qu'elle est essentielle à la prospérité de l'Europe? L'avenir
nous le dira…

L'Atelier Europe remercie chaleureusement Madame la Députée européenne pour sa participation aux Lundis de l'Europe.